Le second cerveau de JCK

La maladie de l'époque

L’auteur et entrepreneur Tim Ferriss répète souvent cette idée forte :

Being busy is a form of lazyness

J’ai envie de m’attarder dessus dans cette lettre du jour, cher Philopreneur.

Nous vivons dans une société qui aime (et a besoin de) la productivité, la performance, la croissance.

Pour répondre à cette demande implicite ou explicite, nous courons toute la journée.

Que ce soit dans nos jobs ou nos vies privées. Il faut être performant au travail et même dans sa sphère privée.

Ce besoin de performance est discutable mais ce qui m’importe aujourd’hui est la conséquence de cette injonction.

Nous nous créons un mode de vie où nous sommes toujours occupés.

Toi et moi, faisons tout pour occuper le temps, notre temps, de façon à le “rentabiliser”.

C’est le propre de la vie par défaut.

Laisser des forces extérieures remplir nos agendas.

On se retrouve occupé du levé au coucher.

Nos agendas sont remplis à ras bord d’obligations, d’objectifs, d’activités.

C'est l'indigestion permanente.

Et le pire dans tout cela, c’est que cela paraît normal à tout le monde.

Être occupé constamment est socialement accepté et même valorisé dans notre monde occidental.

Mais comme le dit si bien Krishnamurti :

Ce n’est pas un signe de bonne santé mentale d’être bien adapté à une société malade.

Et comme le souligne Tim Ferriss, c’est une forme de paresse existentielle que d’être toujours occupé.

Et cela se comprend.

L’Homme est paresseux par nature. Mais il doit travailler pour subsister.

Nous avons donc fini par co-créer une société et des systèmes penser pour faire courir tout le monde H24.

Mais comme nous sommes paresseux par nature, une fois que nous courons, nous n’avons pas l’énergie et le courage de questionner cette façon de vivre.

Et c’est normal elle demande un effort conséquent.

Il est bien plus simple d’être occupé, de courir, d’ajouter.

Que de ralentir, ne rien faire, simplifier.

Notre vie est donc le reflet de notre société et de nos systèmes.

Une fuite en avant qui a besoin de vitesse et d’occupation pour ne pas se retrouver nez à nez avec la peur du vide existentielle.

Parce que si je ne cours plus, qui suis-je ?

Un être humain qui vit dans le temps et l’espace.

Et non plus seulement celui qui se bat contre le temps (et sa finitude).

Tu sais quoi ?

Je me suis laissé emporter par le flow en t’écrivant cette lettre.

J’ai dérivé du sens que Tim Ferriss donne à son idée.

Mais ce n’est pas grave, cela veut dire que j’étais “le temps” pendant cette session d’écriture.

Cette réflexion est le reflet d’un combat que je mène, celui d’apprendre à mettre de côté mon armure d’entrepreneur productif.

Et je suis presque certain que tu mènes la bataille que moi.

Essayer de revenir à soi, de se dépouiller des artifices, des injonctions, des quêtes superficielles.

Revenir à un rythme d'humain plutôt qu'à celui d'une machine-humaine.

Et je vais te laisser avec une citation de Montaigne (un de mes mentors éternels malgré les cinq siècles qui nous séparent).

Je reviens à lui dès que je m'égare de mon humanité.

Mon métier et mon art, c'est vivre. Être occupé est une forme de paresse.

Vivre est un art qui demande une attention à soi.

Et ce que j'appelle de l'intentionnalité.

#connaissance de soi #sens #société