2020 est de loin l’année qui me fait le plus travailler sur moi-même.
Ma vie personnelle et le contexte que nous vivons collectivement y jouent pour beaucoup.
Si vous écoutez ou réécoutez cet épisode du podcast Young, Wild & Freelance, datant de décembre 2019, dans lequel j’avais été invité par mon ami Thomas Burbidge, vous constaterez deux choses :
- Sur le fond : La plupart des activités professionnelles que j’évoque dans le podcast ne sont plus d’actualités aujourd’hui : mon club d’investisseur, mes podcasts Dans la tête d’un VC & CEO, mon activité de conseiller de startups à The Family.
- Sur la forme : Mon style de vie, mes habitudes, ma journée et semaine types sont relativement similaires à ce que je pouvais évoquer dans la conversation avec Thomas.
La forme aide à définir le fonds
La forme, c’est la manière dont nous vivons notre vie.
Me concernant, j’ai passé beaucoup de temps à itérer dessus ces cinq dernières années.
Elle continue à évoluer mais de manière linéaire, incrémentale. J’ai le sentiment d’avoir poser les fondations du “Comment ai-je envie de vivre (ou de travailler) ?”.
Par contre, pour ce qui est du fond, qui correspond à “Qu’est ce que je fais ?”, les changements sont parfois plus marqués.
Je suis prêt à changer radicalement d’activité si je sens au fond de moi que celle-ci ne me correspond pas.
Le meilleur exemple personnel récent est ce que j’ai fait avec le VC et l’investissement en startup l’année dernière :
- Avril 2019 : Je m’intéresse sérieusement au VC suite à plusieurs rencontres marquantes.
- Mai 2019 : Je me lance dans un projet de création de fonds d’investissement de seed avec un VC français expérimenté.
- Juin 2019 : Je lance Dans la tête d’un VC qui deviendra rapidement le podcast le plus écouté sur le sujet en France.
- Septembre 2019 : J’ouvre mon club de business angels First Ticket Capital et propose des opportunités d’investissements à une trentaine d’investisseurs.
- Janvier 2020 : Je me rends compte que l’investissement startups n’est pas une activité qui me correspond, que je n’ai pas envie de pratiquer à temps plein. J’annonce l’arrêt de FTC aux business angels.
- Février 2020 : Je prépare ma succession sur le podcast Dans la tête de VC avec Mehdi Benjelloun qui a repris le podcast en Juin 2020.
J’ai l’impression que ce qui m’a permis de rapidement mettre en place les conditions pour déterminer si le métier d’investisseur me correspondait ou non est la connaissance que j’ai de moi-même sur le “Comment ai-je envie de vivre (ou de travailler) ?”.
Ce qui voudrait dire que la forme aide à définir le fond. Ou autrement dit, le “pourquoi” aide à se représenter le “comment” qui permet de définir le “quoi”.
La forme est l’assise, la fondation qui nous permet de prendre les bonnes décisions sur le fond. Elle aiguille nos raisonnements et nos prises de décisions. Elle nous rend plus serein et sur de nous au moment de faire des choix.
Avec ce raisonnement par l’inverse, je comprend beaucoup mieux ce concept qui m’a longtemps paru théorique et difficile à définir (Vous savez, le fameux Why de Simon Sinek).
J’ai ainsi pu comprendre que la vie d’investisseur à temps plein ne me correspondait pas. Cette activité ne nourrissait ni mon pourquoi ni le mode de vie auquel j’aspire.
Un exercice de projection pour mieux se connaitre
Il y a quelques jours, je suis tombé sur cet excellent article de Nat Eliason “30 years thinking” que Valentin Decker (mon associé sur Longue Vue) avait récemment évoqué dans sa newsletter personnelle.
La thèse de l’article et de la réflexion est que, nous sommes ce sur quoi nous passons du temps, que la manière dont nous utilisons notre temps va donc définir qui nous serons dans les 10, 20, 30 prochaines années.
Les effets composés sont un des concepts les plus puissants que nous avons du mal à assimiler. Ceux-ci génèrent une croissance exponentielle que nos cerveaux n’arrivent pas à se représenter.
Des questions pour se projeter et orienter sa vie
Qui voulez-vous être dans 30 ans ? Que voulez-vous faire ? Est-ce que cela se reflète dans votre vie actuelle, dans votre agenda ?
L’article de Nat Eliason est truffé de questions aussi géniales que difficiles comme :
- Qu’est ce qui nous donne de l’énergie dans notre quotidien ? Qu’est ce qui, au contraire, nous fatigue ?
- Quelles relations voulons-nous avoir dans 30 ans ? Est-ce que nos amis actuels sont ceux avec qui nous voulons passer les 30 prochaines années ?
- Est-ce que nous voulons développer cette compétence pendant les 30 prochaines années ? Est-ce un sujet sur lequel nous voulons lire pendant les 30 prochaines années ?
- Quelle serait ma journée idéale dans 10 ans ? 20 ans ? 30 ans ?
Ces projections nous permettent de remettre en cause tous les pans de notre vie (relations amicales et amoureuses, travail, santé, finance, centre d’intérêts etc).
C’est le genre d’exercices qui peuvent avoir un impact incroyable (et parfois radical) sur votre vie.
J’ai moi-même essayé de me poser ce type de questions ces dernières années et encore plus depuis quelques mois.
J’entends bien revenir régulièrement dessus pour m’assurer d’être en accord avec ce que j’ai envie de devenir et de construire.
Et vous ?
Qui voulez-vous ĂŞtre dans 30 ans ?
Passez-vous du temps à essayer de mieux vous connaitre ? Comment ? Quelles questions vous aident à mieux vous comprendre ? A prendre vos décisions ?
Quelle habitude a eu le plus d’impact positif sur votre vie ces dernières années ? Celle qui a un impact négatif ?
Ne vous sentez pas obligé de répondre à toutes ces questions. Choisissez en une et prenez le temps d”y réfléchir.