Deviens volcanique
Quelle chance avons-nous de vivre à l’ère d’Internet.
Hier soir, j’ai écouté une conversation géniale entre Stephen Chaillet et Etienne Le Reun (le Dolmen).
Etienne (que je vous recommande 10 fois par mois de suivre absolument sur Youtube) décrit comment il a structuré son premier livre.
“J’ai commencé à écrire un texte et j’ai compris que c’était le début d’un livre”.
“Et ton plan ?” lui demande Stephen.
“Grand 1, grand 2, grand 3 et je laisse le chaos créatif faire le reste”.
Étienne est un écrivain et penseur volcanique.
Il écrit ses textes durant l’explosion créative et doit le finir avant que le souffle ne retombe.
D’autres écrivains comme Milan Kundera écrivait comme des “logiciens”. Les textes sont structurés, pensés longtemps en amont.
Cela varie selon notre personnalité.
Et toi, tu es plutôt volcan ou logicien ?
C’est une question importante.
Ne pas y répondre peut causer de grands dommages existentiels.
Pour ma part, je suis un volcan.
Pendant des années, j’ai écrit mes textes (et lancé mes projets) à partir d'une explosion créative intérieure.
Puis j’ai essayé de domestiquer cette façon d’être et de créer notamment pour écrire mon livre (surtout pendant la phase d’édition à vrai dire).
Cela vaut aussi pour les projets ou la façon de gérer mon second cerveau.
Mais cela va contre ma vision de la vie et ce que je ressens comme étant “ma nature”.
Je n’aime pas l’idée de me nicher quand il s’agit de business ou de contenu.
Je me sens comme un oiseau en cage.
Il y a deux choix possibles :
- Continuer à vouloir domestiquer le volcan toujours un peu plus
- Libérer l’énergie vitale qu’il contient, l’embrasser et accepter le chaos
Je préfère la deuxième option.
C’est tout le sens de ma quête récente, me délester des règles de certains réseaux sociaux.
Créer mes propres règles, jouer à mon propre jeu, aller au bout de soi-même.
Car vouloir domestiquer cette énergie, c’est l’inverse de la volonté de puissance de Nietzsche.
Refuser formellement d’être un bureaucrate de la pensée ou un comptable des émotions.
Je le sens bien quand j’écris. Il y a les textes qui partent de la tête. Ce sont rarement les meilleurs et les plus jouissifs à écrire.
Et il y a les textes écrits avec le cœur, le corps et le sang. Ce sont ceux qui procurent le plus d’émotions, de sensations, de vérité.
La vérité ?
Du moins sa vérité, ce qui semble vrai, juste et beau pour soi.
C’est ce qui disait Hemingway “juste écrire une phrase, une phrase vraie”.
Cela demande de s’assumer pleinement :
De laisser le volcan exploser. D'écrire avec sa lave.
Et éclairer son lecteur en chemin. Avec sa petite vérité chaude et subjective.
Plutôt qu'avec une grande vérité froide.